C'est la dernière fois!


Notre Dieu est un Dieu d'amour. Il se sert souvent de moyens extraordinaires pour amener à lui ceux qui le fuient. Il ne veut pas la mort du pécheur, mais son salut. Personne ne devrait être perdu - mais beaucoup ne veulent pas se laisser sauver.

C'était en plein hiver. Une semaine d'évangélisation avait été annoncée et les réunions devaient avoir lieu dans une grande salle de ma ville natale. Maman m'avait parlé quelques jours à l'avance pour m'encourager à ne pas négliger ces rencontres. Elle m'avait rappelé tout le sérieux de l'éternité. Que de fois déjà mes parents m'avaient indiqué le chemin du salut et m'avaient pressé de me convertir! Mais j'étais indifférent, alors que mes deux soeurs avaient reçu dans leur coeur le Seigneur Jésus comme leur Sauveur.

Je n'assistais qu'à contrecœur aux réunions, et je n'y venais que par amour pour mes parents. J'écoutais d'une oreille distraite; mes pensées vagabondaient presque toujours ailleurs. Et souvent, je n'y allais même pas.

Cette semaine d'évangélisation ne m'attirait pas du tout. Un après-midi, maman insistant une fois de plus pour que je vienne, je finis par céder - mais à une condition: c'était la dernière fois; maman ne devait plus jamais m'en parler.

Ces paroles firent beaucoup de peine à ma mère.

Plus tard, elle me raconta qu'elle avait été en faire part à mon père. Ils avaient convenu ensemble de me laisser agir selon ma volonté. Mais ils n'ont pas cessé de prier pour moi. Sur le moment, maman me parla une fois encore pour me dire que papa et elle respecteraient ma décision.

Quelques heures plus tard, j'étais dans la grande salle parmi de nombreux auditeurs. Je m'étais assis presque tout au fond. Et j'avais décidé que je ne chanterais pas et que je n'écouterais pas: à la fin de la réunion. Je ne pourrais ainsi même pas dire quel passage de la Bible avait été présenté.

Pendant toute l'heure, je passai en revue tous les sujets possibles. J'évaluai les dimensions de la salle et son équipement, j'examinai les boiseries du plafond et le grand lustre suspendu au milieu. Sur les cinq ampoules, quatre seulement étaient allumées. Quelqu'un aurait quand même bien pu changer celle qui ne marchait pas: c'était une affaire de quelques minutes. Je détaillai aussi les gens qui étaient assis devant moi: leurs vêtements, leur coiffure. Et tout à coup, l'assistance se mit à chanter. Je n'avais pas remarqué que l'évangéliste s'était assis et que l'heure s'était déjà écoulée. À la sortie, j'échangeai quelques paroles avec d'autres jeunes, puis je rentrai chez moi.

Je n'avais pas entendu un seul mot du message.

Dieu pourtant m'avait parlé et il avait touché ma conscience. Cette nuit-là, je n'arrivais pas à m'endormir: je repensais constamment au grand lustre du milieu de la salle. Il avait cinq ampoules, mais quatre d'entre elles seulement étaient allumées. La cinquième était noire, sombre, sans éclat, sans chaleur - comme moi! Quatre lampes brillaient: papa, maman, mes deux soeurs - et moi? Ah! j'étais sans lumière, sans chaleur, parce que je n'avais pas encore accepté le Seigneur Jésus comme mon Sauveur. J'étais encore dans mes péchés. J'étais mort aux yeux de Dieu. Je n'étais pas réconcilié avec lui, je n'étais pas son enfant.

Tout cela se dressait devant mon âme! J'étais dans la lumière de Dieu. Je me jetai sur mes genoux et demandai le pardon de mes péchés. Comment aurais-je pu rester indifférent quand j'étais placé ainsi devant la sainteté de Dieu?

Et Dieu eut pitié de moi. Il dirigea mes regards sur Golgotha, où le Seigneur Jésus avait subi le jugement de Dieu sur la croix, à cause de moi, de mes péchés, de ma culpabilité, où il était mort pour moi. Par la foi, je saisis le salut de Dieu et je fus sauvé.

Cinq lumières brillent maintenant dans notre famille.

« Car vous étiez autrefois ténèbres, mais maintenant vous êtes lumière dans le Seigneur; marchez comme des enfants de lumière... éprouvant ce qui est agréable au Seigneur » (Eph. 5:8, 10).