Wanja


Wanja vit avec ses parents dans un petit village de Russie. Son papa travaille dans une mine de charbon, à environ trois kilomètres. Et tous les jours, Wanja lui apporte quelque chose de chaud à manger pour son repas de midi.

Lorsque Wanja arrive, papa dépose ses outils.

Puis il va avec son fils dans une vieille grange située tout près de la mine, où ils se retrouvent seuls et tranquilles pour déjeuner et parler un peu ensemble.

En hiver, papa ne laisse pas l'enfant repartir tout seul: il le fait rester dans la grange jusqu'à la fin de sa journée de travail. Puis ils rentrent ensemble à la maison où maman les attend.

On est en hiver. La neige est épaisse. Un vent glacial balaie les immenses étendues blanches. Maman a préparé le repas de papa et Wanja s'apprête à partir vers la mine. Il n'est pas du tout content de devoir enfiler sa grosse veste sans forme qui, selon lui, le fait ressembler à un vieux grand-père. Mais maman connaît bien les tempêtes de neige qui peuvent s'abattre avec une violence inouïe sur les plaines.

- Si tu ne veux pas mettre ta veste, tu restes ici; je ne te laisse pas partir! Et papa devra se passer de repas chaud aujourd'hui.

Un instant plus tard, Wanja se met en route. Qu'il est content d'avoir sa grosse veste! Il ne se souvient pas avoir déjà connu une tempête aussi forte ni un froid plus vif! Et voilà la neige qui commence à tomber. Les flocons, de plus en plus épais, tourbillonnent autour de lui. Le petit garçon est rapidement transformé en bonhomme de neige. Il avance avec peine, très anxieux de ne pas perdre son chemin.

Bientôt Wanja s'arrête, inquiet. Il y a longtemps qu'il devrait être arrivé à la mine. Est-ce qu'il se serait perdu? Il cherche à se repérer, mais il neige si fort qu'il ne peut rien voir et qu'il finit par fermer les yeux. Et alors, Wanja prie. Il connaît le Seigneur Jésus comme son Sauveur et son Seigneur, et il a confiance en lui. « Seigneur Jésus, tu me vois. Tu sais que je me suis perdu et que je ne trouve plus le chemin. Tu vois qu'il neige très fort et que je suis tout seul. Ne veux-tu pas m'aider? »

Puis Wanja reprend sa marche, sans savoir où il va. Tout à coup un obstacle surgit devant lui: quelque chose de haut et de sombre. Le petit garçon s'en rapproche: il est devant une meule de foin. Épuisé, il la contourne pour se mettre à l'abri de la tempête. Il n'a plus qu'une seule pensée: se reposer, avoir chaud, être abrité.

Presque inconsciemment, il se met à creuser un trou dans le foin. Il a les mains glacées, mais le froid et la neige lui redonnent des forces. Et bientôt le trou est assez grand pour lui offrir un refuge. Il lance le repas de papa devant lui, dans la cavité, puis il se glisse à l'intérieur. Après avoir bouché l'entrée avec du foin, il apaise sa faim en puisant dans la gamelle de papa; il remercie aussi le Seigneur Jésus pour l'abri qu'il a trouvé, puis sombre presque aussitôt dans un profond sommeil.

Ce jour-là, papa a attendu en vain son repas. A la fin de la journée, il rentre chez lui assez mécontent.

- Où est Wanja? Pourquoi ne m'a-t-il pas apporté à manger? Comment veux-tu que je fasse mon travail qui est si dur lorsque je n'ai rien de chaud pour mon repas?

Sa femme le regarde d'un air effaré.

- Le petit n'est pas avec toi? Tu es rentré sans Wanja?

Elle lui explique qu'elle lui a préparé son repas comme d'habitude et qu'elle le lui a envoyé par Wanja. Les parents se regardent longtemps sans rien dire. Où peut bien être leur enfant, leur petit garçon? Que lui est-il arrivé? Serait-il mort de froid, enseveli sous une épaisse couche de neige? Ensemble, ils se dirigent vers leur chambre à coucher; là, ils se mettent tous les deux sur leurs genoux, et ils supplient leur Père céleste de veiller sur leur cher petit Wanja.

Peu après, le père de Wanja commence les recherches, avec plusieurs voisins. Pendant de longues heures, les hommes sillonnent la plaine sans trouver la plus petite trace de l'enfant. Et partout dans le village, on entend dire: « Pauvre petit Wanja! »

Trois jours plus tard, un traîneau traverse le village et vient s'arrêter devant la maison des parents de Wanja. Les grelots des harnais des chevaux carillonnent gaiement. Wanja bondit du traîneau, se précipite dans la maison et se jette dans les bras de sa maman qui l'étreint avec bonheur. Puis vient le moment des récits. Bien à l'abri et au chaud dans son petit nid, Wanja avait dormi presque sans interruption pendant deux jours. Grâce au repas de papa, il n'avait pas eu faim. Lorsque la tempête s'était un peu calmée, le propriétaire de la meule était venu chercher du foin pour son bétail. Et c'est alors que le paysan avait découvert le petit dormeur.

Aujourd'hui encore Dieu fait des miracles.