Une jeune fille courageuse
Carmen, une jeune fille de seize ans, vivait avec ses parents dans un logement situé derrière leur petite boutique de tailleur dans la ville de Manaus, la capitale de l'État d'Amazonas, au Brésil. Un pasteur adventiste vint à Manaus pour y donner des conférences publiques sur la Bible. Le premier soir, Carmen vint timidement s'asseoir au premier rang. Après l'entrée en matière, tandis que l'orateur annonçait son sujet, un homme à l'air furieux remonta l'allée centrale de la salle de conférences, saisit la jeune fille par le bras et la fit sortir en la tirant derrière lui.
Le soir suivant, Carmen était de nouveau à la même place. De nouveau son père fit irruption dans la salle, la saisit par les cheveux et la fit sortir honteusement, après quoi il la battit et l'emmena. Le troisième soir, elle était encore là, mais cette fois la police avait pris place à la porte. Bientôt son père arriva, empoigna Carmen par les cheveux et se mit à la traîner dans la rue. La police l'arrêta et lui demanda des explications. Il répondit avec colère: « Quand je serai à la maison, je vais la battre jusqu'à ce qu'elle n'ose plus jamais me désobéir. » Il ne la frappa pourtant pas ce soir-là, car on le mit en prison.
Pendant plusieurs jours, Carmen n'eut pas le droit de sortir. Elle fut battue cruellement et ne reçut même pas la permission de parler aux voisins qui l'avaient emmenée aux conférences. Son père lui offrit des vêtements neufs à condition qu'elle promette de ne plus se rendre aux réunions; il lui donna même une belle robe pour danser à la fête du quartier. Chaque fois qu'il quittait la maison pour un moment, elle allait vite chez les voisins pour étudier la Bible. Elle apprit bientôt à aimer Dieu et elle ressentit vivement le désir de se faire baptiser et de faire partie de l'Église adventiste. Un jour, son père la surprit en train de lire une Bible qu'elle avait empruntée; il la battit de nouveau, la menaça de la renvoyer de chez lui; mais il n'avait pas le pouvoir de briser son esprit ou d'étouffer son désir de mieux connaître la vérité. Les voisins lui avaient dit de prier et de mettre sa confiance en celui qui est capable de nous donner la victoire en toutes circonstances.
Carmen décida finalement de se faire baptiser malgré l'opposition de son père.
Par une belle matinée de sabbat, son père et sa mère étaient à table pour le petit déjeuner; après un bref moment de silence, le père demanda:
Carmen, est-ce aujourd'hui que tu dois te faire baptiser?
- Oui, père, répondit-elle.
Tandis qu'il se levait de table et se dirigeait vers elle, elle avança ses mains pour parer un coup brutal; mais ce coup ne tomba pas. Bien au contraire, il la prit dans ses bras et dit: « Dieu te bénisse, ma fille; tes prières t'ont fait obtenir la victoire. Je te demande de prier pour moi, afin que je puisse être sauvé et aller dans le royaume de Dieu. »
Ainsi, le courage et la fidélité de Carmen avaient été récompensés au-delà même de ses espérances.