Quatre heureux enfants


En vendant des livres pour la Grande Semaine, madame Cartier eut l'occasion de rendre visite à une famille nouvellement installée dans sa rue. Elle invita les quatre enfants à venir à l'École du Sabbat, mais leur maman dut avouer qu'ils ne pourraient pas s'y rendre, faute d'habits convenables. Pourtant, le sabbat suivant, les deux fillettes s'y rendirent, vêtues de jolies robes que leur maman leur avait confectionnées. Jean-Pierre et Jean-Claude, les deux garçons, restèrent à la maison.

- Demandez à votre maman si vous pourriez venir me voir cet après-midi, dit madame Cartier à ces derniers. Nous prierons ensemble à ce sujet. Je suis sûre que Jésus désire vous voir venir à l'École du Sabbat, et il vous aidera.

L'après-midi, les quatre enfants étaient réunis dans le salon confortable, et la discussion allait bon train.

- Maman voudrait savoir pourquoi vous allez à l'église le samedi et non le dimanche, comme tout le monde dit la fille aînée.

Madame Cartier atteignit sa Bible et lut les premiers versets du deuxième chapitre de la Genèse : « Ainsi furent achevés les cieux et la terre et toute leur armée. Dieu acheva au septième jour son oeuvre qu'il avait faite; et il se reposa au septième jour de toute son oeuvre qu'il avait faite. Dieu bénit le septième jour, et il le sanctifia, parce qu'en ce jour il se reposa de toute son oeuvre qu'il avait créée en la faisant. »

- Dieu a-t-il vraiment créé toutes choses? demanda Jean-Pierre.

Pour répondre à sa question, madame Cartier lut toute la belle histoire de la création. Puis elle invita les enfants à s'agenouiller pour exposer à Dieu le cas des deux garçons qui ne pouvaient aller à l'École du Sabbat faute de vêtements appropriés. Ensuite elle leur lut une belle histoire, et l'après-midi passa comme dans un rêve.

Le jeudi suivant, Jean-Claude aperçut la bonne voisine et cria:

- Madame, notre grand-mère nous a envoyé de beaux costumes. Nous pourrons venir à l'École du Sabbat.

- Viendrez-vous aussi? demanda madame Cartier à la maman qui se trouvait sur le pas de sa porte.

- Cela ne me sera pas possible, malheureusement, répondit-elle. Je travaille la nuit, et, pendant la journée, il faut que je me repose.

Les quatre enfants aimaient venir à l'École du Sabbat. Mais Jean-Pierre était le plus fervent. Il fredonnait constamment son cantique préféré, même dans le bus qui l'emmenait en classe, de sorte que les camarades qui voyageaient avec lui le surent bientôt par coeur!

Mais il y avait une ombre dans la vie de Jean-Pierre: il avait beaucoup de mal avec ses problèmes! L'arithmétique était vraiment sa bête noire, et il finit par l'avouer à sa grande amie, madame Cartier.

- Et si nous nous réunissions pour demander à Jésus de t'aider? dit-elle.

- Mais... bien sûr, dit l'enfant, je n'y avais pas pensé.

Ils se réunirent donc à nouveau dans son salon et passèrent un bel après-midi de sabbat au cours duquel ils s'agenouillèrent pour demander à Jésus d'aider particulièrement Jean-Pierre à faire des progrès en mathématiques.

- L'exaucement ne se fit pas attendre, et, à la grande surprise de l'instituteur, ce qui avait paru si obscur au jeune garçon devint clair et évident. Il fit une composition très honorable. Sa maman ne cachait pas sa joie, et son désir de se joindre au petit groupe s'affermit.

À peu de temps de là son mari, qui avait dû faire un séjour dans une maison de repos, revint à la maison. Il reprit son travail, et la petite famille retrouva un certain bien-être. La maman cessa ses gardes de nuit, et put se rendre avec ses enfants à l'École du Sabbat - ce qui était un autre exaucement de prière.

Combien madame Cartier est heureuse d'avoir un jour frappé à la porte de cette maison!